Décembre

Mercredi 4 décembre
Dans l'abstinence d’écriture, depuis quelques jours, je reviens re­vigoré à cette occupation.
Les absences devant ces feuilles quadrillées ne dissimulent en rien un néant événementiel comme nous l’énoncerait le branché distingué de la fange parisienne, bien au contraire : des remous sur tous les plans.

Plan perso : suite à la néfaste présentation de Kate à mon père, longue conversation avec Heïm : il ressent dans le son de ma voix le dramatique désarroi qui amoindrit mes capacités profes­sionnelles. Je présenterai très bientôt Kate à Heïm, pour qu’il apprécie la réalité de son amour et si elle est prête à me suivre dans mes choix fon­damentaux qu’aucun cataclysme au monde ne me ferait abandonner.
Plan pro : la santé et le succès de nos activités sont incontestables, mais des parasites de toutes sortes et de tous gabarits nous font chavirer et retardent notre véritable épa­nouissement. Des libraires traîne-savates qui nous doivent entre six cent mille et un million de francs, des postcontacts traités par les agents des ptt comme des torche-cul. Nos envois de prospectus, environ un mil­lion par mois, aboutissent au panier pour nombre d'entre eux. Les notes à payer sont, elles de plus en plus sa­lées. Nous serons obligés d'adopter d'autres techniques si les Petits Ta­rés Teigneux persistent à chier sur notre travail.
Depuis mon cocufiage moral (Kate m'ayant cherché des noises devant mon père), ma belle déborde d'attentions et de douceur. J'ai moi moins d'allant qu'auparavant. Je l'aime toujours et encore certes, mais je sens renaître ma méfiance des pre­mières semaines. Si l'être qui pré­tend m'aimer est là pour me désespé­rer et m'humilier en public, la sauce tournera court.
Les responsabilités m'attendent, les ennemis me guetteront de toutes parts : je dois asseoir la respectabilité qui s'attachera à mes fonctions et il n'est pas question qu'une Kate me les broute. Voilà qui est gentiment précisé. La seule chose que j'espère, et qui nous rendra tous les deux heu­reux, c'est que Kate ne s'avise pas à recommencer ses petits coups par derrière, sous quelque forme que ce soit. Mes explications ont été longues avec elle. Pourvu qu'elles portent leurs fruits.

Lundi 9 décembre
Au fond du dodo au château. Enormes labeurs en tous genres. L'hiver de Picardie engourdit les os.
Eveillé depuis bientôt dix-neuf heures. En train, dès l’aube, j’ai passé la soirée à résister au sommeil.

J'apprends ce soir que l'Union so­viétique n'existe plus. Gorbatchev, interrogé par Anne Sinclair deux jours avant, n'est plus maître que de ses gonades, à moins qu'il ne les ait, plus jeune, léguées aux hautes instances communistes.
La semaine dernière, émission sur les mouvements d'extrême droite, avec en vedette le Front national et les Skinheads. Leurs représentants se montrèrent si brillantissimes, au contraire d'un minable socialiste et de piètres gauchards, que l'émission du journaliste Bilalian a été pure­ment et simplement supprimée. Phi­lippe Marchand, notre bien-aimé mi­nistre de l'intérieur, aurait inculpé les extrémistes présents.

Mardi 11 décembre
Indisponibilité grandissante pour l'écriture. Les mois défilent à toute allure, c'en est étourdissant. Dans quinze jours Noël et son petit univers mer­veilleux. Un pet de mouche et le sablier reprendra son débit infernal.
Les devoirs pèsent en colosse déstabilisant : il me faut acquérir une vision et une appréhension globales des choses et endosser le plus sûrement possible mes responsabilités. Je commence à comprendre la raison du temps qui défile : sitôt que tout notre être tire son énergie vers l'avant, qu’il est sollicité pour résoudre mille problèmes qui ont chacun leur urgence, il est impossible de se baser sur les échelles de mesure ordinaire. Pour construire un empire, le temps d'une vie est tout juste suffisant, et la pérennité d'une entreprise ne se découvre que si celle-ci nous survit (pauvre Robert Maxwell !). Encore faut-il que les suc­cesseurs ne baissent pas de régime.
Les sociétés tournent à plein depuis bientôt quatre mois. Pas un jour sans imperfection à ré­
soudre. La quête de l'organisation absolue, de la
compétence absolue, du sens moral absolu nous fait, ou devrait nous faire, nous botter le cul plus souvent, chaque jour passant.
Kate, nerveuse en ce moment, a cabossé lé­gèrement sa voiture, cette se
maine. Elle m'avoue ses absences et une grande fatigue dues à son trai­tement.
Hier soir, le petit bout Dechavanne tentait d’organiser un foutoir bavard sur la perte de cheveux. Pré­sent : le crâne d’œuf Choron. (Avec Cavanna, ils incarneraient parfaitement le duo Tif et Tondu du journal Spirou). Le prof. d'Hara-Kiri débitait ses ou­trances avec jubilation.

Dimanche 15 décembre
En route vers le château par ce froid matin noir. Petite visite de Kate, vendredi soir. Comme toujours, bons et mauvais moments se succédè­rent. Je présenterai vendredi prochain Kate à Heïm. J'espère au plus profond qu'elle ne dérail­lera pas. Ce serait le signe d'une rupture pro­chaine. Mes sentiments sont très forts envers elle, mais comment pourrais-je construire quelque chose avec une femme bien sou­vent aux antipodes de ce que j’attends d’elle ?
L'Union des Républiques socialistes et sovié­tiques est morte. La grande Russie a pris le large avec Eltsine comme capitaine. L'Ukraine, la Biélorussie (ou Bélarussie) et les Berkistans ont fait de même. Gorbatchev s'est fait posséder jusqu'au trognon. A la perestroïka et à la glasnost succèdent la déstructuration et la confusion. La Chine forme la dernière puissance significative à rester dans le giron marxiste.

Mardi 17 décembre
Un putain d'écoulement de nez me rend irri­table. D'où peut-être une conversation mitigée avec Kate. Un bon début, avec petite voix et gentillesse ; un corps d'entretien vacillant entre l'envie que rien de pénible n'éclate et le besoin de faire exploser les sous-entendus ; une chute récon­fortante où chacun se promet de penser à l'autre. Je respecte ici, à bientôt minuit, mon engagement. J'avoue redouter un peu le repas de vendredi, qui peut clouer au pilori notre relation.

Le mouilleur des petites culottes des pis­seuses en germe, j'ai nommé Patrick Bruel, s'appelle en réalité Maurice Benguigui, comme là-bas dis ! Gag rabâché par tous les médias depuis plusieurs semaines, et je n'en savais rien jusqu'à ce soir. On se demande parfois ce que je branle devant le tube cathodique, pas Bruel en tout cas.
Vu Mitterrand chez la roucoulante Sinclair que je m'obstine à regar­der : mais comment pourrais-je rater une émission du vieux Fanfan ? Il semblait en pleine forme, ravalé à la perfection, presqu'un teint de jeune fille. Malgré une tendance au discours soporifique, il s’essaye à donner quelques coups de griffe à feu de Gaulle, alors qu'il s'appuie sur les institutions du général depuis dix ans.

Samedi 21 décembre
Vendredi, le grand jour est appréhendé avec anxiété. Je vais présenter Kate à Heïm. Je reste avec une profonde incertitude pendant tout le voyage.
Kate est élégante. Je divague entre l'agréable moment passé en sa compagnie, et le désir pro­fond que rien ne dérape. Kate fait avec moi le trajet, qui mainte et mainte fois, m'a fait quitter le lit chaud du matin et les bras nacrés de ma belle pour rejoindre le château familial.
Arrivée à Chaulnes. Monique nous attend dans la CX. Ma Kate prend place et nous fai­sons le chemin dans la nuit picarde. Noël n'est pas si loin, la chaleur des fêtes me fait espérer une douce soirée. De toute façon, adviendra ce qui devra advenir.
Le château éclairé est accueillant à souhait. Nous passons rapidement dans le bureau de Heïm. Présentation. Immédiatement, Heïm nous met à l'aise. Je reste tendu malgré tout.
Le repas. Kate se montre merveilleuse. Heïm me dit que je ne pouvais faire meilleur choix. Kate, d'une rare féminité, d'une grâce de tous les instants, n'a pas eu une seule déviance. Son amour pour moi est authentique. Elle avoue à Heïm son sentiment d'étouffement lorsqu'elle doit avaler certaines choses (pas de cochonnerie dans les têtes, siouplaît). Heïm reconnaît là une hyper­sensibilité, qualité essentielle chez une femme. Extraordinaire soirée, émouvante, gratifiante, en­ivrante : je ne pouvais espérer mieux. J'ai rendu mon papa de cœur heureux et Kate s'est révélée impeccable. Oubliée la petite maladresse avec mon père, ma confiance refait surface.
Nuit dans la maison de Julie. Année miracu­leuse qui s'achève.

Fin de matinée : déjeuner en tête-à-tête au châ­teau. Karl et Hermione viendront nous saluer. Gênés et intimidés que nous sommes, ému que je suis par la bonne impression qu'à laissé Kate. Dernière entrevue avec Heïm, puis départ : Karl, Alice, Hermione et Vanessa viennent nous dire au revoir dans un étourdissant tourbil­lon. Nous laissons là le château, tout embués par tant de bonheur. Voyage en train : petits nuages sous nos pieds. Tendre Kate à serrer très fort.
Cette confiance en Kate, la douceur que je veux lui faire partager, avant que ne viennent les devoirs, vont me donner tout l'équilibre néces­saire à la bonne maîtrise de mes responsabilités.

Je suis le premier des enfants à présenter à Heïm l'être aimé. Immense plaisir procuré, même si la vie, dans ces moments, vous casse les années sur le dos.
Encore une fois, je suis heureux des choix que j'ai faits et de la vie que je mène. Je me trouve sain d'esprit et de corps, ayant devant moi un destin inespéré si je conduis correctement mon navire, et aimant depuis maintenant plus que le temps d'une gestation, une femme exquise de féminité. Alors, après tout ce que j'ai entendu et vu chez mes ac­cointances héréditaires, je me permets d'emmerder ici tendrement ma mère et mon père, ceux qui avaient l’antre et le membre, mais pas toujours le cœur. Cruel ce que j'écris (dégueulasse diront certains esprits étroits), mais petit lait en comparai­son de ce qu'ils ont pu parfois me faire vivre.
Voilà qui est inscrit.

Lundi 23 décembre
Passé la nuit de dimanche à lundi à consoler Kate de son cafard. Rejoindre sa famille après ce féerique week-end, s'éloigner de moi pendant quinze jours : les larmes étaient amplement justi­fiées.
La présentation de Kate à ma famille de cœur restera l'un des moments forts de mon existence. La douceur d'être, la beauté des lieux et des choses, le grand bonheur partagé : extase de tous les instants. Heïm m'a dit que je lui avais fait le plus beau des cadeaux par cette ren­contre.
Ce matin, debout à cinq heures pour retourner au charbon. Gros chèque pour le règlement des postcontacts.

Mercredi 25 décembre
Doux réveillon, malgré quelques inquiétudes sur l'état de santé de Heïm. La pièce décorée juste à point, des petits plats enchanteurs (une viande notamment ! à en faire crever les papilles de plai­sir). Des cadeaux près des souliers.
Kate loin de moi. Tendres pensées pour elle.
Je me trouve un peu pâlichon de la plume. Plus trop de grandes envolées dans ces lignes. La platitude du style bouffe la qualité du propos.
Trop de choses à faire pour m'informer préci­sément des événements extérieurs. Je sais vague­ment que l'urss a cédé la place à une cei improvisée qui risque de ne pas aller très loin si les nationalismes croissent. Sur le plan inter­ne : décourageante politique françai­se. Je n’éprouve plus d'intérêt à m’informer de leurs méfaits. La raison d’être de leur fonction devrait les incliner à moins déblatérer et à se mettre vraiment à notre service.
Vu Antoine Pinay, le centenaire, à L'heure de vérité : il n'était pas loin de ce sentiment. Lucide comme tout, ce petit bonhomme né en 1891.
Idée de Heïm : constituer une or­ganisation in­ternationale avec des représentants de tous les pays concernés pour l'élection d'un Père-Noël. L'homme devrait être reconnu pour sa bonhomie physique, ses longs cheveux et son imposante barbe blanche, sa probité extrême et sa capacité à un devoir absolu de réserve. Construction d'une usine à jouets (par exemple en Laponie). Ce Père-Noël, rassembleur comme peut l'être l'Olympisme ou le Pape, aurait pour tâche de faire distribuer des jouets aux enfants indigents et aurait un rôle de représentation. Apparemment anodine, cette idée mise en œuvre serait à coup sûr très por­teuse. Peut-être un jour...
Journée de détente au château. Entre les jeux et le droit, la douceur de vivre s'exhale sans peine.
Kate deux fois au téléphone : d'une tendresse sans borne, afflux de petits mots gentils et de bi­sous mouillés. Sa venue au château a été détermi­nante pour l’épanouissement de notre relation. Mieux que ça : le bonheur est grand et je ne songe plus à limiter ma confiance. J'aime Kate, je le hurle à l'univers, je frissonne de désir à sa seule évocation. Ma demoiselle chérie me le rend bien. Si je réussis dans mes différentes entreprises et études, je pourrais conchier le paradis chrétien. Amen.

Jeudi 26 décembre
Le grand Corvée d'chiottes a démissionné. Le drapeau rouge, sa faucille et son marteau ne dominent plus le Kremlin.
Eltsine est en possession de l'arsenal nucléaire. Avec la gueule revancharde qu'il trimballe, ça fait froid dans le dos. Mais comprenez donc sa légiti­mité sacrée : il a été élu par le peuple, eh oui, par le Pôple ! (A prononcer avec le bas ventre.)

Vendredi 27 décembre
Je retourne le jeudi soir à Paris avec Maddy et Sally. Kate doit me rejoindre. Sitôt à Pantin, je l'appelle pour connaître son heure d'arrivée. Drame hystérique en direct : ma Kate chérie en pleurs, me prenant comme témoin de la salauderie de ses parents. Chacun crie, Kate hurle sa peine, et moi, comme un couillon avec son télé­phone, j'essaie de calmer le jeu. Quelqu'un coupe (Kate m'apprendra que la mère était l'auteur de ce mauvais coup). J'en profite pour appeler Heïm. Puis je refais le numéro et demande à Kate de me passer son père. De la famille des lach­touilles, le père se dégonfle et refuse de prendre le combiné. Je demande alors sa mère, qui se fait gentille comme la plus sainte nitouche des hypo­crites. Je l'informe du sérieux de mes sentiments pour Kate, de mon intention de l'épouser et de mon désir de tempérer les énervements.
Des parents qui détruisent le bonheur de leur fille, qui salissent ses éblouissements, qui l'humilient en public, qui l'enfoncent bien au fond lorsqu'elle est déjà dans le trou, c'est à haïr au plus vite. Heïm nous parlait à midi de l'avantage des familles affinitaires : les êtres se choisissent et se respectent.
Durant mon trajet vers la gare de l'Est, j'ai les tripes serrées, maudissant les parents de Kate qui gâchent ce qui devrait être une source d'émerveillement. Kate, sous le charme du château, n'a pu contenir son bonheur, et voilà comment elle est remerciée. Peut-être auraient-ils mouillé à l'idée qu'elle s'éprenne d'un médiocre de seconde zone, d'un rmiste alcoolo. Peut-être...
A la gare, je retrouve ma petite chérie les yeux tout mouillés de larmes. Je la console une par­tie de la soirée. Elle qui avait retrouvé ses équi­libres, voilà qu'elle sombre à nouveau dans la fragilité psychologique.
Désespérer son enfant, parce qu'on crève de ja­lousie, est une ignominie sans borne.
Aujourd'hui, vu avec Arheux le contrat de vrp proposé à Corinne Cotillon et les clauses modi­fiées qu'elle propose. Intéressant de décortiquer le fond des contestations pour comprendre les objec­tifs (rarement catholiques) de cette femme.
Pour passer le mois, entre les plus de deux cent mille francs de traites à échéance le 31 décembre et les quarante-trois mille francs de salaires, nous devons escompter pour quatre-
vingt-dix mille francs de traites. Il va falloir, pour le mois qui vient, nous atteler à faire rentrer l'argent qui est dehors. Logique. Entre les libraires et les collecti­vités locales, plus d'un million de francs nous at­tende.
Vu ce soir Les Tortues Ninja, cassette vidéo louée par Karl pour vingt-quatre heures. Film nullissime dû à la lourdeur d'esprit qui a rongé ses auteurs et à un doublage résolument médiocre. Ça fait tout de même du bien de zieuter de temps en temps un navet de la pire espèce.
Jeudi 2 janvier je prendrai le TGV pour aller visiter mes grands-parents. Suite à la chute de ma grand-mère, ils ont quitté leur demeure pour rejoindre la maison de retraite. Triste sort. Je repartirai samedi avec ma mère.
Pensée émue pour ma Kate qui part demain matin avec ses parents pour la Dordogne. J'espère qu'ils ne la feront pas trop chier. Il faudra que je les rencontre au plus tôt pour mettre les choses au clair. Hors de question pour moi de jouer au bourgeois dissimulateur. Je serai courtois, mais franc-jeu.

Dimanche 29 décembre
Doux dimanche, sans événement foudroyant.
Grasse matinée comme je n'en avais pas fait de­puis belle lurette (hormis en compagnie de Kate).
Pliage de piscine qui doit être emportée pour être recousue sur deux mètres.
Repas familial. Heïm nous rappelle l'anecdote, à l'époque du service Minitel Mimi, où l'une des locos était au té­léphone avec lui. En s’adressant au Roy (son pseudonyme) elle utilise les titres de Sire ou de Majesté en présence de deux flics. L'un d'eux prend Heïm au bout du fil et appelle mon papa de cœur « Sire » sans sourcil­ler. Grand moment de plaisir.
Les droits en folie à étudier pendant la fin d'après-midi.
Kate ce soir, loin dans sa Dordogne, mais toujours vivante. Tendre et délicieuse comme à l'habitude. Rien à faire : je ne peux me lasser un tant soit peu de sa grâce naturelle. Don formidable pour mettre dans sa voix tous les accents de la féminité et de la petite fille pure. Et dire qu'une semaine va s'écouler, un changement d'année s'opérer, sans que j'ai son souffle framboisé dans les oreilles. Petite fée qui pense à moi, je te dédie ces quelques glissades sur
papier et j'embrasse tes petits petons.
Vu l'élection de Miss France. Choix pas trop mauvais cette année : une superbe créature des Pays de la Loire. Mais ce qu'il faut être pute dans l'âme pour se présenter à ce genre d'épreuve. Quarante et quelques donzelles en maillot bleu ciel ou blanc qui nous présentent leurs longues gam­bettes et leur petit minois ; un jury de vieux examinateurs et de vieilles bavardes égayées au Ripolin. Je reste sceptique quant à l'évolution du monde face à un tel spectacle. Entre nous, ça n'a peut-être rien à voir.

Mardi 31 décembre
R.A.S.
Nécessité que je rencontre très vite les parents de Kate. Les petites scènes d'hystérie, gratuites et salissantes, ne doivent plus jamais se reproduire. Kate devra tenir un peu plus sa langue.
Que des parents ne soient pas illuminés par le bonheur de leur enfant m’apparaît déjà injustifiable. Leur médio­crité s’avère sur ce point indiscutable. Qu'ils osent de surcroît, par jalousie imbécile, me critiquer, alors que je suis sans conteste charmant, témoigne d'une bassesse humaine peu commune.
Je n'en veux pas un poil à Kate, mais je ne souhaite pas que l'éducation qu'elle a reçue réapparaisse dans nos rapports comme une tache définitive. On se de­mande où ils cachent leur générosité ces parents, hormis dans leur portefeuille. L'idéal serait que les géniteurs se calment, que Kate garde de bonnes relations avec eux tout en mesurant cor­rectement ce qu'ils valent. J'aime ma Kate et je ne veux pas que de néfastes influences la salissent.
La Cinq va déposer son bilan. Jamais une chaîne de télévision française n'en était arrivée là. Toute la troupe journalistique sur le pavé : on va respirer un peu mieux. Quelques bonnes émissions qui disparaissent certes, mais, enfin, des envoyés aux spécialités douteuses et des femmes de presse qui s’envoient en l’air outremer (vu dans le bêtisier de l'A2) sont largués comme des mal­propres. Merci aux actionnaires.

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